La plateforme de partage de photos et vidéos peut nuire plus que toutes ses concurrentes à la santé mentale de certains de ses utilisateurs, selon une étude menée par Facebook, sa maison-mère.
On savait les réseaux sociaux en général parfois source d’anxiété ou de perte d’estime de soi. Mais on n’imaginait pas que le tableau étant aussi criant s’agissant d’Instagram. La filiale de Facebook serait en effet responsable du mal-être physique d’une adolescente sur trois, à en croire une enquête menée par la firme de Mark Zuckerberg elle-même. Les données que l’entreprise s’est bien évidemment gardée d’évoquer publiquement ont été révélées par le Wall Street Journal (WSJ) dans son édition du 14 septembre. Elles témoignent du caractère nocif de l’application par excellence de partage de vidéos et de photos sur l’estime de soi.
40 % des adolescents interrogés aux États-Unis et au Royaume-Uni ont ainsi avoué avoir commencé par nourrir une mauvaise image de leur corps dès l’usage d’Instagram. En dehors de l’anxiété ou de la dépression, une aussi piètre estime de soi peut conduire à des conséquences irrémédiables tel que le suicide. Et cette hypothèse, 13% des abonnés britanniques l’ont déjà envisagée une fois, contre une proportion de 6% pour leurs homologues américains.
Industrie du paraître
Ce tableau sombre des effets potentiels d’Instagram sur les jeunes tient à la nature même du réseau social. Plus que toutes les autres, la plateforme rachetée par Facebook promeut à travers son fonctionnement, le culte du parfait et du beau. Tout ce qui y apparaît doit répondre à un certain standard de beauté au risque de passer au second plan. Ses responsables parlent d’ailleurs de « compétition sociale » selon le Wall Street Journal pour évoquer la spécificité de leur plateforme comparée à TikTok ou à Snapchat qui peuvent revendiquer dans une moindre mesure le même fonctionnement.
Facebook interpellé
Ces révélations du WSJ ont de quoi embarrasser le patron de Facebook maintes fois interpellé par le passé par les autorités américaines sur le degré de nuisance de son réseau social au milliard d’utilisateurs, en vain. Le géant californien s’était contenté de réponse évasive, selon les propos du sénateur démocrate Richard Blumenthal interrogé par le journal américain. À l’image de la sortie de la directrice des règlements publics de sa filiale ici mise en cause. Karina Newton estime notamment que l’étude objet des récriminations à l’encontre d’Instagram a été affreusement dépeinte.