Le milliardaire américain qui ambitionne de racheter le réseau social à l’oiseau bleu dont il détient déjà 9% des parts est accusé d’avoir manipulé le marché boursier à son avantage.
Elon Musk n’a pas encore pris les rênes de Twitter qu’il irrite déjà les investisseurs. Un certain nombre d’entre eux représentés par William Heresniak, résident dans l’État américain de Virginie, ont décidé d’attaquer en justice le patron de Tesla, selon des informations abondamment relayées jeudi 26 mai par la presse outre-Atlantique.
La plainte déposée la veille devant un tribunal de Californie allègue de plusieurs manœuvres de la part du milliardaire américain dans le but de s’offrir le réseau social à moindres frais. Elon Musk est notamment accusé de n’avoir pas communiqué à propos de son entrée au capital de Twitter, comme l’exige la loi à partir dès lors que l’on détient plus de 5% d’actions.
Annonce dissimulée ?
Musk qui cherche à racheter la totalité de Twitter en détient en effet 9,2 des parts. Ce qui en fait le principal actionnaire, selon une information dévoilée à la surprise générale par un document transmis à la SEC, l’autorité américaine de régulation boursière, le 4 avril. Problème, la prise de participation du fondateur de Tesla au capital du réseau social date en réalité du 14 mars. C’est-à-dire trois semaines plus tôt.
Le groupe d’investisseurs auteur de la plainte lui reproche d’avoir dissimulé cette opération conclue contre 2,9 milliards de dollars. Soit 156 millions de dollars de moins que ce qu’elle aurait coûté si Musk l’avait divulguée dix jours après le franchissement de 5% de participation, en respect de la réglementation.
Enquête de la SEC
Les plaignants réclament par conséquent des dommages et intérêts après la condamnation de Musk qu’ils accusent de manipulation du marché. Ce dernier, sollicité par Reuters, n’a pas réagi à cette affaire. Pas plus que ses avocats. Une enquête a toutefois été ouverte sur la question selon la SEC, qui a révélé vendredi 27 mai, avoir transmis il y a plusieurs semaines déjà, une lettre au milliardaire à cet effet.
Le régulateur américain cherche également à savoir dans quelle mesure les prises de position publiques du multi-entrepreneur à propos de Twitter ont pu influencer le cours des actions de l’entreprise. D’autant qu’il s’était présenté à la SEC comme un « investisseur passif » sans volonté de prendre le contrôle de la plateforme pour ensuite en décider du rachat. « Un procédé frauduleux, mais difficile à prouver », selon des experts juridiques consultés par le New York Times.