Zoom ne réunit plus grand monde

La plateforme de visioconférence star de la pandémie du Covid va licencier 15% de ses effectifs, soit plus de 1 000 employés. La conséquence d’une conjoncture économique difficile, à en croire les responsables.

Qui n’a pas connu Zoom durant la crise sanitaire ? Tant cette application très pratique pour les réunions à distance était sollicitée pour travailler et se rapprocher les uns des autres au moment des restrictions sanitaires. Mais désormais, les temps ont changé. Et de façon assez radicale.

La maison-mère de la plateforme a annoncé, le mardi 7 février, le licenciement prochain de 15% de ses effectifs. Ce qui représente environ 1 300 emplois à supprimer, selon le PDG Eric Yuan. Ce dernier met notamment en avant « l’incertitude de l’économie mondiale » comme un des facteurs motivant la décision de l’entreprise de réduire les coûts de la main-d’œuvre.

Mauvaise lecture stratégique

« Nous n’avons pas pris autant de temps que nous aurions dû pour analyser en profondeur nos équipes ou évaluer si nous nous développions de manière durable, vers les priorités les plus élevées », a-t-il indiqué dans un article de blog du groupe, citant par ailleurs le rythme soutenu des embauches réalisées durant la pandémie.

Profitant d’une popularité jamais connue auparavant, Zoom avait en effet recruté à tour de bras ces dernières années. Avec une augmentation des effectifs de plus de 275% entre juillet 2019 à octobre 2022, pour atteindre 8 422 employés, selon des documents de la société déposés auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme américain de la bourse, cités par le New York Times (NYT).

La prospérité était telle que la valeur marchande de la plateforme avait franchi les 150 milliards de dollars au terme de 2020.

Retour à la réalité

Mais depuis, la réalité s’est imposée. Le contexte d’avant-pandémie enjoint Zoom, à l’instar de plusieurs autres figures de la tech ayant profité du Covid, au rééquilibrage. À tel point que même le grand patron s’est engagé à mettre la met à la poche en réduisant de 98% son salaire annuel de 300 000 dollars au cours de l’année fiscale à venir, selon le NYT.

La même décision sera appliquée à l’équipe restante à raison d’une réduction de 20%, avec une suppression des primes. Quant aux employés concernés par les licenciements, ils devront recevoir jusqu’à 16 semaines de salaire et de couverture santé, des primes pour l’exercice 2023 et une aide pour trouver un nouveau poste, selon Eric Yuan.

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