La Chine a réalisé mardi un nouveau pas dans son exploration spatiale en envoyant un premier civil en orbite. Ce spécialiste des sciences et de l’ingénierie spatiale aura la charge de mener des expériences à bord de la station Tiangong.
La Chine a envoyé mardi vers sa station spatiale Tiangong, trois nouveaux astronautes, dont un civil du nom de Gui Haichao (36 ans). Ce professeur et spécialiste des sciences et de l’ingénierie spatiale est le premier non militaire à faire partie d’une telle mission. Jusqu’à maintenant, tous les astronautes chinois envoyés étaient issus de l’Armée populaire de libération.
Une mission de six mois dans l’espace
Gui Haichao aura la charge de mener des expériences à bord de la station. Quant à ses collègues – le vétéran Jing Haipeng (56 ans) et l’ingénieur Zhu Yangzhu (36 ans) – ils s’occuperont de l’exploitation et de la gestion du vaisseau. Le trio de la mission Shenzhou-16 doit passer six mois dans l’espace comme toutes les autres rotations. Il remplacera un autre groupe de trois personnes de la mission précédente (Shenzhou-15). Les occupants actuels de la station spatiale chinoise redescendront sur Terre d’ici quelques jours.
Tiangong en orbite pendant les dix prochaines années
Selon Zou Lipeng, directeur du centre de Jiuquan, le lancement fut un « succès total ». Il rassure également sur la « bonne forme » des astronautes. Ceux-ci rejoignent Tiangong (« Palais céleste ») alors que sa construction vient de s’achever. L’installation chinoise, en forme de T, est plus petite que la station spatiale internationale (ISS). Elle doit rester en orbite terrestre pendant les dix prochaines années avant de décrocher à son tour. Durant leurs missions, les astronautes reçoivent régulièrement de quoi vivre et travailler (eau potable, nourriture, carburant et vêtements) grâce à d’autres verseaux. Le dernier ravitaillement a eu lieu courant mai, en prévision de Shenzhou-16.
Rattraper le retard sur les Soviétiques et les Américains
Si elle en avait le projet, la Chine a dû construire une station spatiale dans l’urgence pour faire face au refus des États-Unis de collaborer au sein de l’ISS. Une loi américaine interdit quasiment tout partenariat entre Pékin et Washington en matière d’exploration spatiale. Mais, avec sa propre station, le géant asiatique peut plus facilement rattraper son retard sur les Soviétiques et les Américains dans ce domaine. C’est en 2003 qu’il a envoyé son premier humain dans l’espace. Soit plus de quarante ans après les deux rivaux.
Envoyer un Chinois sur la Lune d’ici à 2030
Aussi, la Chine a déjà posé un engin sur la face cachée de la Lune en 2009. Elle a en outre rapporté des échantillons du satellite naturel de la Terre en 2020, ainsi que fait atterrir un petit robot sur Mars en 2021. Elle prévoit maintenant de lancer chaque année deux missions spatiales habitées pour accumuler de l’expérience. Avec pour objectif phare d’envoyer un compatriote sur la Lune d’ici à 2030.
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