Nosopharm : vers un vaccin contre les maladies infectieuses ?

Nosopharm, une R&D antimicrobienne nîmoise, a constitué un pipeline de médicaments novateurs contre les maladies infectieuses émergentes. La startup a notamment mis au point un antibiotique first-in-class baptisé Noso-502. Ce vaccin démontre une efficacité totale contre les agents pathogènes à gram négatif, responsables des infections nosocomiales.

La pandémie du Covid-19 a mis en lumière la nécessité d’accélérer la recherche scientifique pour répondre aux menaces que représentent les maladies infectieuses émergentes. Ces maladies sont causées par des virus nouveaux, nés de la modification génétique d’une bactérie existante ou créés à partir de micro-organismes présents dans l’environnement et chez les animaux. Parmi ces virus, on retrouve les agents pathogènes à gram, responsables des infections nosocomiales, contractées lors d’un séjour à l’hôpital.

L’antibiorésistance, une épidémie silencieuse

Les agents pathogènes à gram ont développé au fil des années une résistance aux antibiotiques du fait d’une grande consommation de ces produits. Cette antibiorésistance, qualifiée d’épidémie silencieuse par l’OMS, provoque chaque année des dizaines de milliers de morts. En 2019, soit avant la pandémie du Covid-19, elle a fait 1,27 millions de décès dans le monde. Selon l’édition 2022 de l’enquête quinquennale de Santé publique France (SpF), publiée en juin dernier, la résistance aux antimicrobiens s’est aggravée avec la pandémie du Covid-19. Celle-ci a fait 6,9 millions de morts selon des chiffres publiés en début d’année. Elle continue d’ailleurs de sévir.

La French Tech Health20 et Nosopharm engagés

Face à la multiplication des maladies infectieuses émergentes et la montée de l’antibiorésistance, l’OMS appelle à développer des vaccins avec un nouveau mode d’action. Mais les chercheurs manquent trop souvent de moyens financiers pour aller au terme de leurs travaux. Pour soutenir les efforts des scientifiques et permettre à la France de gagner sa souveraineté pharmaceutique, l’Etat a déployé plusieurs initiatives. Parmi lesquelles, la French Tech Health20, un programme d’accompagnement des startups innovantes en matière de santé. Sa promotion 2023 se compose de 21 jeunes pousses, dont Nosopharm, une entreprise de biotechnologie nîmoise créée en 2009.

Publication de résultats positifs d’une étude BPL

Nosopharm a été retenue par la French Tech Health20 pour son pipeline d’anti-infectieux first-in-class novateurs contre les maladies infectieuses émergentes. La startup a notamment développé Noso-502, un vaccin destiné à combattre les agents pathogènes à gram négatif comme Escherichia coli et Klebsiella pneumoniae. D’après des résultats positifs d’une étude BPL (Bonnes Pratiques de Laboratoire) publiée en juin 2022, Noso-502 montre une efficacité entière contre les superbactéries. Elle ciblerait le ribosome bactérien pour annihiler toute capacité de résistance et de réplication.

Vers la résolution d’un problème de santé publique mondial

Le programme French Tech Health20 doit permettre à Nosopharm de boucler la phase finale de son projet, à savoir les essais chez l’Homme. Il aidera la R&D antimicrobienne à gagner en visibilité, en l’invitant à des évènements tech mondiaux. Il lui offrira aussi un accès privilégié aux réseaux d’investisseurs privé et aux organismes publics de financement. A ce jour, le groupe nîmois est largement soutenu par le GNA NOW, un consortium européen financé par l’Innovative Medicines Initiative 2 (IMI2) pour lutter contre la résistance aux antibiotiques. S’il réussit à produire son vaccin, Nosopharm résoudra un problème de santé publique mondial.

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