La ministre de l’Éducation nationale, Elisabeth Borne, a annoncé vendredi dernier des cours sur l’IA (intelligence artificielle) dès la rentrée prochaine. Ce programme concernera les élèves de 4e et de seconde dans un premier temps. Il est ensuite envisagé de l’étendre aux professeurs, qui en auraient grandement besoin.
L’intelligence artificielle n’a plus de limite. Depuis le lancement de ChatGPT par OpenAI en novembre 2022, cette technologie s’immisce un peu partout. Elle a intégré les usines, les entreprises, les hôpitaux, l’armée, les grandes surfaces, les laboratoires scientifiques ou encore les médias.
L’IA déjà pleinement utilisée par les élèves et étudiants
Cette innovation s’est également invitée dans le système éducatif avec des élèves et étudiants qui l’utilisent de plus en plus pour traiter leur devoir. Et parfois au grand dam des enseignants, dont certains n’apprécient pas ce recours à la technologie, vu comme de la tricherie ou de la fainéantise. Pourtant, l’IA est appelée à s’imposer comme un outil incontournable dans les prochaines décennies.
La France veut former sa jeunesse pour rattraper son retard sur la Chine et les États-Unis
La course aux modèles de plus en plus puissants s’accélère d’ailleurs, avec la Chine qui vient de sortir le fascinant Deepseek, pendant que la France se perd avec Lucie qui hallucine. Face à ce retard que semble accuser l’Hexagone sur les autres grandes puissances, en particulier les États-Unis et la Chine, le ministère de l’Éducation veut commencer par la base, en acculturant et formant les futures générations de Français et de Françaises.
Les élèves de 4e et de seconde d’abord concernés
Ainsi, Elisabeth Borne a annoncé vendredi 7 février l’introduction de cours sur l’intelligence artificielle à l’école, dès la rentrée scolaire prochaine. Seront d’abord concernés les élèves de 4e et de seconde, au lycée. Les cours débuteront par un diagnostic sur les connaissances et les compétences, avant un programme personnalisé.
Une charte de l’IA à venir
Ce programme individualisé comprendra des modules courts d’apprentissage, notamment sur les bases du prompting (l’art de questionner une IA), sur le fonctionnement des modèles, les enjeux autour des données, les atouts et les biais, ainsi que sur l’impact environnemental. Par ailleurs, Elisabeth Borne a annoncé la publication au printemps d’une charte, qui précisera le cadre d’utilisation de l’IA à l’école, au niveau de la pédagogie et de l’administration.
Un accompagnement des professeurs dans la prise en main de cette technologie
La ministre de l’Éducation a également évoqué une consultation en cours sur tout le premier trimestre 2025 avec des enseignants, parents, élèves et syndicats. Alors que moins de 20% des professeurs s’en saisissent régulièrement dans leur pratique professionnelle, l’ancienne Première ministre prévoit un accompagnement dans la prise en main de ces technologies. Objectif : renforcer les enseignants dans leur mission essentielle, en garantissant un usage raisonné et éthique de l’IA.
Espérons que l’IA ne remplacera pas les enseignants
Dans le cadre de cette initiative, le gouvernement lancera un nouvel appel à projet s’inscrivant dans l’initiative France 2030. Il portera sur le développement d’une IA souveraine, ouverte, pérenne et évolutive pour soutenir les gestes professionnels des pédagogues. Cet appel à projet sera lancé l’été prochain, avec une mise en service opérationnelle sur la période 2026-2027. Espérons d’ici là que l’intelligence artificielle ne remplacera pas les enseignants…