France : le retour de la conscription ?

Pour faire face à un éventuel conflit de haute intensité contre la Russie, certains pays européens relancent la conscription, comme l’Allemagne. La France ne l’a pas encore fait, mais elle mène une campagne de séduction auprès des jeunes pour les pousser à rejoindre l’armée, au moins en tant que réservistes.

Après avoir menacé de ne pas défendre les pays de l’OTAN qui ne contribuent pas assez aux dépenses de l’organisation, Donald Trump a suspendu cette semaine l’aide militaire américaine à l’Ukraine. Cette décision pourrait affaiblir l’armée ukrainienne et mettre dans l’embarras l’Europe, qui doit maintenant fournir seule le soutien à Kiev.

Hausse annoncée des dépenses militaires en Europe 

Face à la perspective de l’abandon des États-Unis, les pays européens s’organisent pour assurer leur propre défense en cas de conflit majeur. La présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, a annoncé un financement de 800 milliards d’euros pour réarmer le vieux continent et continuer de soutenir l’Ukraine sans Washington. En France, Emmanuel Macron a prévu de faire passer les dépenses militaires de 2 à 5% du PIB. Mais un investissement dans l’armée n’est rien sans hommes.

De la nécessité d’augmenter les effectifs de l’armée 

Alors que l’Europe aura besoin de 300 000 militaires supplémentaires en cas de retrait des troupes américaines du continent, la France doit augmenter ses effectifs dans l’armée de terre et de l’air, dans la marine et la gendarmerie. Mais comment s’y prendre quand l’armée attire peu de personnes malgré les campagnes de recrutements ?

Il n’y a pas de hausse significative des candidatures dans l’armée 

En dépit du contexte géopolitique, les candidatures dans l’armée, notamment dans l’armée de terre, n’ont pas augmenté significativement. Comme on peut le constater à l’École militaire de Paris, dans le 7e arrondissement. Et pour ceux qui s’engagent, ce n’est pas toujours à cause de la guerre en Ukraine et du danger russe. Le contexte n’est qu’une motivation secondaire, selon la plupart des candidats.

La tentation de la conscription 

Ce peu d’engouement des jeunes pour l’armée contraint certains pays à relancer l’idée de la conscription, que vient d’annoncer l’Allemagne. En France, le service militaire n’existe plus depuis 1997. Cependant, on a des réservistes de l’armée. Au 1er octobre 2024, l’Hexagone comptait 44 535 volontaires dans l’armée de terre, la marine nationale, l’armée de l’air et de l’espace. Il y a aussi 30 000 réservistes de la gendarmerie. Ces réserves s’élèvent à 140 000 si on ajoute les 60 000 militaires de métier ou « de l’active », qui peuvent aussi être rappelés cinq ans après leur départ de l’armée.

À défaut de la conscription, faire la promotion des métiers de l’armée 

En France, il n’est pas possible de rétablir le service militaire, alors que le pays n’est pas officiellement en guerre. Il ne reste donc plus qu’à miser sur l’augmentation du nombre de réservistes. Mais pour cela il faut convaincre.  Et cela passe par la promotion des métiers de l’armée, surtout ceux qui sont inconnus comme les dronistes, les informaticiens et les opérateurs radio. Ces postes peuvent beaucoup séduire les jeunes. On pense aussi aux officiers scientifiques et techniques. Heureusement, le recrutement sur ces métiers fait l’objet d’une attention particulière pour le Pôle recrutement des armées.

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