Si l’utilisation (excessive) du smartphone est décriée chez les adolescents à cause de ses effets pervers sur leur santé mentale et physique, elle aurait des bénéfices sur les personnes âgées. D’après une méta-analyse de l’université du Texas, l’usage du smartphone pourrait aider à freiner le déclin cérébral chez les seniors. Comment ? En faisant travailler le cerveau, dont les capacités déclinent avec le temps.
Produit révolutionnaire lancé vers la fin des années 2000 avec l’iPhone, le smartphone est devenu aujourd’hui un indispensable de notre quotidien. Cet appareil sert à converser sur les réseaux sociaux, à lancer des appels vidéo, à envoyer des vocaux, à prendre des selfies et surtout à rester disponible puisqu’on peut l’emporter partout.
Les adolescents devenus des smombies
Cependant, le smartphone est de plus en plus mal vu, en particulier par les adultes qui n’ont pas grandi avec. Ils pensent que cet équipement devient une dangereuse obsession pour les jeunes, qui ne peuvent plus s’en séparer. En effet, les adolescents l’ont constamment entre leurs mains, au point de se transformer en smombies, un comportement à l’origine de plusieurs accidents dans le monde. Outre l’addiction problématique, l’utilisation excessive du smartphone provoquerait des troubles de l’attention et de la vue notamment.
Le smartphone ne serait pas aussi nocif pour la santé mentale
Mais, si les autorités réfléchissent aux moyens de réduire l’utilisation de smartphones par les jeunes, l’appareil pourrait être au contraire recommandé aux seniors qui s’en plaignent. En effet, selon une étude de l’université du Texas (États-Unis), l’utilisation d’un smartphone n’aggraverait pas les troubles cognitifs des personnes âgées. Au contraire, elle pourrait aider à freiner le déclin cérébral, la vieillesse venant.
Une méta-analyse de 57 études portant sur l’utilisation du numérique par une population âgée
Le neuropsychologique clinique Jared Benge et son collègue neuroscientifique cognitif Michael Scullin, tous deux chercheurs au sein de l’Université du Texas, ont analysé 57 études portant sur l’utilisation du numérique par une population âgée. Celle-ci se composait de plus de 411 000 adultes de 50 ans et plus, avec un âge moyen de 69 ans. Tous ont été soumis à un diagnostic et à des tests cognitifs. Les conclusions de cette méta-analyse ont été publiées dans Nature Human Behaviour.
Que du positif dans l’utilisation du smartphone chez les seniors
Les résultats ? Contrairement aux idées reçues, les chercheurs de l’université du Texas n’ont pas identifié de « démence digitale », c’est-à-dire une démence due à l’utilisation sur le long terme d’appareils connectés comme les smartphones. Mieux, ils n’ont décelé que du positif dans cette utilisation. En effet, les personnes âgées qui utilisaient ces appareils ou Internet présentaient un risque plus faible de troubles cognitifs que celles qui en étaient éloignées ou s’en privaient. Aussi, les seniors férus de technologie étaient moins susceptibles de connaître un déclin cognitif.
Mais il faut interagir avec son smartphone et non le considérer comme une mini-télé
Les scientifiques de l’université du Texas expliquent ces tendances par la théorie des trois C. À savoir la complexité, la connexion et les comportements compensatoires. En d’autres mots, pour bénéficier des effets positifs du smartphone, il faut qu’il soit utilisé pour interagir et effectuer certaines activités stimulant le cerveau. Les téléphones ne doivent donc pas être considérés comme de simples substituts à la télévision, comme des appareils juste bons pour regarder du contenu. En résumé, plus les personnes âgées effectuent des tâches cognitives ou interagissent sur leur smartphone, plus ils travaillent leur cerveau. Ce qui leur permet de maintenir une bonne santé mentale.