En l’absence de loi de finances, suite à la censure du gouvernement Barnier, les sept clubs de jeux de Paris vont devoir fermer leurs portes le 31 décembre. Ces fermetures mettront au chômage 1500 salariés. Du côté de l’Etat ce sera une perte sèche, puisque ces établissements ont rapporté 50 millions d’euros de recettes fiscales l’an dernier.

Faute de projet de loi de finances 2025, en raison de la censure du gouvernement Barnier, les clubs de jeux parisiens risquent de fermer le 31 décembre. Près de sept ans après leur ouverture dans la capitale, ils sont menacés de disparission.

Les clubs de jeux en expérimentation depuis 2018

Pour rappel, les casinos sont interdits à Paris depuis une loi de 1919. Il n’existait que des cercles de jeux, où seuls les jeux de cartes sont pratiqués. Donc pas de machines à sous, de roulette et de jeux électroniques. Le dernier club en activité dans la capitale, Clichy Montmartre, a fermé en 2017. Et cela a provoqué le développement d’établissements clandestins. Souhaitant assainir le milieu et harmoniser la réglementation avec les casinos, l’Etat a autorisé en 2018 la création de sept cercles de jeux à titre expérimental, pour une durée de trois ans.

La loi spéciale ne prévoit pas une prolongation de l’expérimentation

A cause de la pandémie de Covid, l’exécutif a d’abord prolongé le test jusqu’en 2022, avant de l’étendre à nouveau jusqu’au 31 décembre 2024. Il devait accorder une nouvelle rallonge d’un an dans le cadre du projet de loi de finances (PLF) 2025. Mais la censure du gouvernement Barnier a stoppé l’examen du texte par le Parlement. Une loi spéciale a été adoptée pour continuer de percevoir les impôts et poursuivre l’exécution des services publics, en attendant l’évolution de la situation. Mais cette loi n’intègre pas la prolongation de l’expérimentation.

Une fermeture des clubs de jeux condamnerait 1500 salariés

Pour rouvrir les clubs parisiens, il faudra déposer impérativement une proposition de loi, mais cela va prendre du temps. En effet, un gouvernement s’impose à la tête du pays pour relancer les discussions sur un budget. Le nouveau premier ministre François Bayrou a annoncé la formation de son équipe cette semaine. Il restera donc peu de temps avant la fin d’année. Si les sept cercles de jeux fermaient, 1500 salariés se retrouveront au chômage du jour au lendemain. Au club 104 Barrière, notamment, 200 emplois sont concernés (croupiers, chefs de table, physionomistes, agents de sécurité, barmen).

Il n’y aura que des perdants

Julien Massaro, chef de table au club 104, exprime sa peine face à cette situation qui intervient au moment des fêtes. « C’est censé être une période festive, mais au 31 décembre, on va peut-être sabrer le champagne sans savoir ce qu’il adviendra le lendemain », regrette-t-il. Les salariés et les établissements ne seront pas les seuls perdants. Les pouvoirs publics aussi devraient accuser un manque à gagner. En 2023, les cercles de jeux ont rapporté 50 millions d’euros de recettes fiscales, dont 40 millions pour l’État et de 10 millions pour la mairie.

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