Déjà confronté à des candidats qui ont utilisé l’intelligence artificielle pour réussir avec brio un entretien d’embauche, Amazon interdit désormais le recours à cette technologie. Le géant du e-commerce rappelle cette interdiction lors de chaque visio avec un postulant. Il a également laissé des consignes à ses recruteurs pour détecter les tricheurs.

L’intelligence artificielle est un outil formidable qui transforme de nombreux domaines, dont l’industrie et la recherche médicale. Mais elle représente aussi un problème, comme quand elle remplace des salariés humains ou promeut la culture du moindre effort. Des lycéens et étudiants, par exemple, l’utilisent pour traiter leurs devoirs, au grand dam des professeurs qui y voient de la tricherie.

Placer le smartphone hors du champ de la caméra, près du micro

Mais cette « tricherie » a dorénavant dépassé les murs des classes. Elle a atterri dans le monde professionnel. En effet, certains candidats aux offres d’emploi ont recours à l’IA pour répondre plus facilement aux questions lors d’entretiens d’embauche par visio. Pour cela, il leur suffit de placer leur smartphone hors du champ de la caméra (notamment au bas de l’ordinateur près du micro) et le tour est joué. Le logiciel le plus utilisé est ChatGPT, l’agent conversationnel d’Open AI, car plus adapté à ce type d’usages grâce à son option de reconnaissance vocale.

Un étudiant a décroché un poste chez Amazon en se servant de l’IA

Amazon a déjà été victime de ce genre de pratique. Un étudiant en deuxième année à Columbia Engineering, Roy Lee, a développé un programme baptisé Interview Coder capable de répondre aux multiples questions de l’entretien technique, en s’appuyant sur ChatGPT d’OpenAI. Il a réussi à décrocher le poste proposé par Amazon, mais a refusé parce qu’il s’agissait d’un simple test.

Amazon a demandé des sanctions contre l’étudiant

Roy Lee a ensuite partagé son expérience sur YouTube. Amazon n’a pas tardé à réagir. Dans une lettre envoyée à Columbia Engineering, le groupe s’est dit profondément préoccupé par « ce type de situation » et a demandé de « prendre les mesures appropriées à l’égard de cet étudiant » pout pouvoir poursuivre leur « partenariat de longue date ». Cet épisode a fait prendre conscience à l’entreprise de Jeff Besos qu’il fallait prendre des mesures idoines pour empêcher que cela ne se répète.

Il y a de petits gestes qui mettent la puce à l’oreille

Ainsi, Amazon interdit désormais l’usage de l’IA lors des entretiens d’embauche. Au début de chaque appel vidéo, la société prend la peine de rappeler au candidat cette règle. Comme il y a toujours des postulants qui se croient plus rusés, elle a aussi formé ses recruteurs au repérage de ce type de combine. En effet, il y a de petits signes qui ne trompent pas.

L’hypocrisie d’Amazon face à l’intelligence artificielle ?

Par exemple quand un candidat donne l’impression de lire ses réponses mot à mot, sans spontanéité, quand il fait des erreurs de lecture ou encore des mouvements oculaires suspects. Comme les yeux qui suivent un texte en bas d’écran ou qui évitent le regard direct. Ces comportements doivent attirer l’attention du recruteur. Si Amazon a des raisons de lutter contre l’usage de l’IA dans le processus de recrutement, certaines personnes dénoncent une hypocrisie de sa part car le groupe utilise l’intelligence artificielle au quotidien dans ses entrepôts.

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