La DGCCRF a signalé à la justice, lundi 3 novembre, la commercialisation de poupées à caractère pédopornographique sur AliExpress, la marketplace mondiale du groupe Alibaba. D’autres géants du e-commerce chinois comme Shein et Temu sont également dans le viseur de la justice française pour des contenus inappropriés. Ces affaires éclatent alors que les grands groupes venus de l’empire du milieu sont de plus en plus critiqués pour la qualité de leurs produits et la concurrence déloyale qu’elle impose aux commerces locaux.
Le lundi 3 novembre, la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) a signalé à la justice la commercialisation de poupées à caractère pédopornographique sur AliExpress, la marketplace mondiale du groupe chinois Alibaba. Selon le régulateur, la description de ces produits et leur catégorisation sur le site permettent difficilement de douter de leur caractère pédopornographique.
AliExpress a rapidement retiré les annonces sur les poupées gonflables à l’effigie d’enfants
Après constat, la DGCCRF a saisi le procureur de la République, le parquet de Paris et l’Arcom, l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique. Elle a également exigé le retrait immédiat des jouets concernés sur la plateforme. AliExpress s’est rapidement exécuté en retirant les annonces sur les poupées gonflables à l’effigie d’enfants. Le géant asiatique du e-commerce avait tout intérêt. Conformément à la loi française, il risquait jusqu’à 7 ans d’emprisonnement et 100 000 euros d’amende pour la diffusion de contenus à caractère pédopornographique.
AliExpress propose du contenu porno sans la moindre mesure de filtrage
La Répression des fraudes accuse aussi AliExpress de proposer du contenu porno sans la moindre mesure de filtrage. Ainsi, des mineurs peuvent tomber sur des annonces pour adultes, en particulier des accessoires érotiques, comme des poupées sexuelles ou des masturbateurs. En l’absence de mesure de filtrage efficace visant à protéger les mineurs, la loi prévoit des peines d’amende pouvant aller jusqu’à 3 ans de prison et 75 000 euros d’amende. La DGCCRF a prévenu que les autorités compétentes ont été saisies et se pencheront sur le cas d’AliExpress.
D’autres groupes chinois visés par la justice
AliExpress n’est pas le seul groupe chinois dans le viseur de la justice. Il y a aussi Shein, qui a été inculqué en premier le samedi dernier. Le gendarme des consommateurs français a saisi l’Arcom ainsi que le ministre de l’Économie et des Finances, Roland Lescure, après avoir découvert des poupées gonflables sexuelles à caractère pédopornographique en vente sur le site.
Shein a retiré les contenus incriminés et lancé une enquête interne pour comprendre comment ces jouets ont pu contourner ses règles de publication par les vendeurs tiers. Mais cela n’a pas suffi. La justice française a suspendu ce matin le site de Shein en France, en attendant les conclusions de l’enquête. Temu a également été épinglé, en même temps que AliExpress ce lundi. Sale temps donc pour les e-commerçants chinois en Hexagone.
Le gouvernement dénonce l’invasion de produits chinois contrefaits
Face aux scandales répétés, plusieurs responsables politiques français montent au créneau pour demander que l’État interdise l’accès des plateformes chinoises problématiques au marché français. « C’est tout à fait inacceptable et soulève la question, plus généralement, de la manière dont le marché unique européen, dont notre marché intérieur, est envahi par des produits contrefaits », dénonce le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.
Le gouvernement et les commerçants se plaignent aussi de l’importance que prennent les marques chinoises en France. Depuis la mise en œuvre des sanctions américaines contre Pékin, l’Europe est devenu un marché prioritaire pour ces entreprises au marketing très agressif. Certaines ouvrent même des boutiques physiques, comme Shein au BHV ; tandis que d’autres, comme Temu, prennent des parts dans des entreprises publiques telles que La Poste. Ç’en est trop pour certains Français.
