Hydroma SA, la start-up du groupe canadien Petroma Inc spécialisée dans l’exploitation de l’hydrogène naturel, est la pionnière mondiale en matière de production d’électricité à partir d’hydrogène naturel. Une forme d’énergie propre à fort potentiel qui pourrait faire figure à moyen-terme de révolution énergétique.
A l’origine d’Hydroma SA, un homme d’affaires malien, Aliou Diallo, et les concessions minières qu’il possède dans la région de Bourakébougou, au sud-est du Mali. Les travaux de prospection effectués au début des années 2000 démontrent qu’il n’y a ni pétrole, ni gaz dans la région. Les géologues découvrent en revanche des nappes d’hydrogène naturel, un gaz que les scientifiques croyaient jusqu’alors seulement présent sous les océans.
Un investissement pour le futur
Fort de cette découverte, Aliou Diallo investit dans le bassin de Bourakébougou et parvient en quelques années à une première mondiale : la production d’électricité grâce à de l’hydrogène naturel. Une prouesse industrielle qui démontre au monde la faisabilité d’une telle entreprise… et qui ouvre des horizons nouveaux à tous les acteurs du monde énergétique.
Car l’hydrogène naturel, dont des bassins ont depuis été découverts dans plusieurs régions du monde, est une source d’énergie extrêmement prometteuse. Son pouvoir énergétique est non seulement quatre fois supérieur à celui de l’essence, mais il s’agit d’une énergie renouvelable qui n’émet pas de CO2. Autant dire un potentiel Graal pour répondre aux défis énergétiques du XXIe siècle.
Le site de Bourakébougou est encore en phase de test et l’unité de production pilote qui y est installée ne fournit pour l’heure de l’électricité qu’aux villages environnants. Les équipes d’Hydroma SA comptent pourtant à moyen-terme lancer une production industrialisée d’électricité qui permettrait de répondre aux besoins énergétiques du Mali, voire d’exporter une partie de la production dans la sous-région.
En effet, les récents travaux du professeur Alain Prinzhofer, professeur affilié à l’Institut physique du globe de Paris, sur le bassin de Bourakébougou ont démontré les potentialités des réserves d’hydrogène naturel du Mali. Ses résultats, publiés sur le journal spécialisé International Journal of Hydrogen Energy, ont révélé que les ressources d’hydrogène de Bourakébougou étaient largement supérieures aux projections des équipes de Hydroma SA. La nappe d’hydrogène aurait en réalité un diamètre de plus de 150km, et non huit km comme estimé jusqu’à présent.
La publication précise d’ailleurs que « la géochimie de surface indique que la présence d’hydrogène pourrait s’étendre jusqu’à des distances de plus de 150 kilomètres ». Le professeur Prinzhofer ajoute qu’il est « possible de confirmer la présence d’un important champ d’hydrogène qui comprend au moins cinq réservoirs superposés qui contiennent chacun des quantités importantes d’hydrogène sur une surface estimée qui dépasse largement les huit kilomètres de diamètre ».