Situé au cœur de Paris, le quartier de la gare d’Austerlitz a entamé sa mutation avec le double objectif de rendre la capitale plus inclusive, mais aussi d’incarner le dynamisme du Grand Paris qui profite aux citoyens… Avec la transformation de la gare d’Austerlitz, le quotidien de millions de Franciliens sera effectivement amélioré grâce notamment à une réduction des temps de transports et à une offre de commerces diversifiée.

Paris Austerlitz renforce son rôle de grande gare francilienne

Dans les grandes mégapoles mondiales, la population se compte en dizaines de millions d’habitants. En France aussi, à en croire l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE), plus de 12 millions de personnes vivaient dans le bassin parisien au 1er janvier 2021. Et pour répondre à leurs besoins de mobilité, les infrastructures de transport ferroviaire sont assurément un atout sur lequel il faut miser afin de respecter l’Accord de Paris. Actuellement, la Direction régionale et interdépartementale de l’Équipement et de l’Aménagement (DRIEA) dénombre 10 « grandes gares franciliennes » : 7 situées dans Paris intra-muros (dont Paris Austerlitz et ses 22,4 millions de visiteurs en 2019) ainsi que 3 gares d’interconnexion situées en dehors de Paris. Selon les estimations de la DRIEA, en 2015, « 59 % des déplacements utilisant les grandes gares franciliennes (soit près de 600 000 déplacements) [avaient] une origine et une destination situées en Île-de-France ». Logiquement donc, la rénovation de la gare Paris Austerlitz doit permettre d’accueillir des personnes en provenance des quatre coins de la région, comme c’est par exemple le cas pour certains salariés de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, ou encore pour des employés des bureaux environnants, à l’instar de ceux de Natixis.

Améliorer l’offre de transport : une réponse « au stress des pendulaires »

Avec son livre L’Aménagement Du Territoire, Aurélien Bellanger relate la compétition entre élus pour obtenir la desserte d’une ligne de chemin de fer, considérée comme « le plus spectaculaire message d’amour de Paris à la Province ». Car pour beaucoup de périurbains, une fois le café du matin avalé aux aurores, la journée commence souvent par un long périple, parfois semé d’embuches. Et même si la présence d’une station ou d’une gare dans sa commune réduit d’autant la distance-temps à effectuer pour rejoindre son lieu de travail, ça ne suffit pas toujours pour s’épargner « le stress des pendulaires ». Ainsi, au début des travaux de rénovation de la gare d’Austerlitz en 2011, Mourad Guichard, correspondant de Libération à Orléans, racontait l’histoire d’une tribu de voyageurs qui cherchait à atteindre Austerlitz, « avec ses rites et ses cauchemars ». Au sein du groupe, Corinne, une quinquagénaire, déplorait alors : « il n’y a plus de places [dans les trains] », avant de conclure résignée : « passés les six premiers mois (…) le corps prend le rythme ». Forcément, avec le développement du phénomène des migrations pendulaires, il est nécessaire de réviser régulièrement la fréquence des trajets, et dans le même temps d’investir pour accroître les capacités des gares. De plus, avec l’essor de l’économie des usages et des mobilités douces, c’est l’ensemble du parcours des travailleurs et des flâneurs qui méritait d’être repensé avec le projet Paris Rive Gauche. Pour la Mairie du XIIIème arrondissement de Paris, avec ce chantier « il s’agit d’aménager autour de la gare un véritable petit quartier, accessible, mixte, animé, commerçant et végétalisé ».

Paris Rive Gauche : un écosystème et un patrimoine à valoriser

En plus des gains de temps attendus pour les voyageurs, des améliorations de l’intermodalité sont également prévues, avec en particulier les anticipations des demandes de stationnement des villes et d’Île-de-France Mobilités. Par ailleurs, les personnes travaillant à la jonction du 13ème arrondissement et du 5ème arrondissement de Paris auront à l’avenir accès à une offre commerciale plus diversifiée, avec entre autres la création d’un espace de restauration proposant une offre atypique avec des produits de qualité, la vente de plats cuisinés à emporter, et la livraison pour les salariés du secteur Austerlitz. En effet, on estime que le projet immobilier A7A8 permettra d’accueillir 4 300 personnes supplémentaires dans les espaces bureaux, et qu’au total 5 430 emplois tertiaires seront créés, auxquels s’ajouteront encore des emplois indirects : personnel d’entretien, personnel de logistiques, agents de sureté et de sécurité, personnel de maintenance technique… Mais l’étude d’impact sur le projet de modernisation de la gare Paris Austerlitz souligne aussi l’importance de valoriser un site classé et son riche patrimoine. Pour ce faire, le document revient d’abord sur « la création d’une vraie perspective dégagée vers la Galerie d’Anatomie comparée et les espaces paysagers du Jardin des Plantes, au travers de la réalisation de la cour Museum », avant d’indiquer que « la façade de l’Hôpital de la Salpêtrière ponctuée du dôme de la Chapelle Saint-Louis, la façade linéaire du nouveau bâtiment de l’îlot A7A8, rythmées par les deux passages qui font le lien avec la Gare d’Austerlitz, et plus loin la Seine et ses quais ainsi que la traversée de l’ouvrage d’art en viaduc du métro, constitueront une composition unique dans Paris ».

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