La plateforme alternative promue par Donald Trump contre la tyrannie supposée de la Big tech emprunte pourtant certains codes de cette dernière. Illustration avec un cas de censure déjà noté là-dessus.

Donald Trump banni des principaux autres réseaux sociaux dans la foulée de l’attaque par ses partisans du Congrès en pleine confirmation de la victoire de son adversaire Joe Biden à la présidentielle de 2020 a sorti de son chapeau une parade dénommée Truth Social. Inspiré du fonctionnement de Twitter dont l’ancien président américain raffole, le réseau social a été lancé lundi 21 février sur l’App Store.

Il y trônait notamment en tête des applications les plus téléchargées sur cette plateforme dédiée d’Apple aux premières heures de son lancement, selon le Wall Street Journal. Beaucoup n’ont d’ailleurs pas pu le télécharger, témoigne le New York Times. C’est dire que le nouveau réseau social jouit pour l’heure d’un certain engouement, même si son nombre d’utilisateurs reste encore loin des 130 millions d’abonnés des anciens comptes Twitter et Facebook combinés de Trump.

Règne de la censure

Reste que le fonctionnement de la plateforme laisse songeur sur la liberté d’expression qu’elle est censée promouvoir aux dires de son promoteur. En témoigne la mésaventure vécue par Matt Ortega. L’internaute américain identifié comme un développeur a été tout bonnement banni de Truth Social, mardi 22 février.

Son tort ? Le fait de s’être inscrit sous le pseudonyme Devin Nunes du nom de ce membre républicain de la Chambre des représentants récemment démissionnaire de son poste pour devenir PDG de Trump Media and Technology Group, la société-mère du réseau social. Aucune raison n’a été notifiée à l’intéressé par rapport à la suppression de son compte. Mais de nombreux médias américains croient savoir que cela pourrait être lié au terme DevinCow (traduisible par vache de Devin), parodiant l’ancien élu sur Twitter. Apparu sur le réseau social à l’oiseau bleu pour la première fois en 2017, il a depuis été amplifié, se muant en un véritable phénomène de société.

Aucune place à la critique

Matt Ortega serait donc une victime de cet épisode qui a laissé furieux Devin Nunes. D’autant que Truth Social ne tolère aucunement la critique ou les parodies à l’endroit de ses responsables, comme en indiquent de façon assez explicite les conditions d’utilisation.

Donald Trump veut donc bien promouvoir une plateforme alternative à Facebook, Twitter et autres sur laquelle le public pourra s’exprimer. Mais à la condition non-négociable que ni lui ni ses proches ne seraient contrariés.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *