Un professionnel de la santé dans un laboratoire manipulant des pipettes.

 

Nosopharm est une entreprise nîmoise spécialisée dans la recherche et le développement de nouvelles molécules pour lutter contre la résistance aux antibiotiques. Elle fait partie de l’une des rares pharmas en R&D antibactérienne. Parmi ses cibles premières figurent les infections nosocomiales, véritable problème de santé publique.

Fondée en 2009 par Philippe Villain-Guillot et Maxime Gualtier et basée à Lyon, Nosopharm est une jeune pousse innovante dédiée à la recherche et au développement de nouveaux médicaments antiinfectieux. Elle explore la diversité des micro-organismes pour découvrir de nouveaux traitements susceptibles de traiter les infections nosocomiales multirésistantes aux antibiotiques. Ces maladies touchent annuellement 4 millions de personnes au sein de l’Union Européenne. Elles se contractent au cours d’un séjour dans un établissement hospitalier, suite à un acte invasif, à cause d’une fragilité particulière ou une contamination.

NOSO-502 contre les infections nosocomiales

Lauréate du concours national d’aide à la création d’entreprises en 2009, Nosopharm s’appuie sur un partenariat avec l’Inra pour travailler ensemble sur l’identification de nouvelles molécules antibiotiques. Et cela à partir de l’étude de « Xenorhabdus » et « Photorhabdus », deux bactéries sous-explorées, productrices d’antimicrobiens. Ainsi, l’entreprise de biotechnologie française a pu concevoir NOSO-502, son candidat-médicament antibiotique first-in-class pour le traitement des infections nosocomiales multirésistantes causées par les entérobactéries multirésistantes. A savoir Escherichia coli, Klebsiella pneumoniae et Enterobacter spp.

Un antibiotique avec un nouveau procédé d’action

En juin dernier, Nosopharm a publié des résultats positifs des études BPL (Bonne pratique de laboratoire) de son antibiotique. Le groupe y relève que NOSO-502 empêche l’expansion du ribosome bactérien grâce à un nouveau mécanisme d’action contre les entérobactéries résistantes aux carbapénèmes. Le traitement est même actif quel que soit le profil de production de carbapénémases, y compris les isolats résistants à la polymyxine. Ces résultats permettaient à la société de poursuivre le développement du programme, sous réserve de l’obtention de l’autorisation réglementaire.

Un remaniement du conseil de surveillance

En juillet 2022, soit un mois après l’annonce des résultats, Nosopharm a procédé au remaniement de son conseil de surveillance. Objectif : poursuivre le développement de NOSO-502 jusqu’à la phase 1 des essais cliniques et de préparer son prochain tour de financement. Cette nouvelle équipe est dirigée par Jacques Dumas, qui bénéficie de 30 ans d’expérience en R&D. Ce docteur en biochimie a occupé de hauts postes au sein de grands groupes pharmas comme Tetraphase, Merck, AstraZeneca et Bayer Healthcare. Philippe Villain-Guillot, co-fondateur et président du directoire de Nosopharm, a placé sa confiance en ce nouveau conseil de surveillance. Il pense qu’il pourra faire avancer les programmes prometteurs de découverte de médicaments contre les maladies infectieuses. Une nécessité dans le contexte de la montée de l’antibiorésistance.

Forte létalité des infections d’origine bactérienne

D’ailleurs, cette résistance aux antibiotiques est considérée par l’OMS comme l’une des dix principales menaces mondiales pour la santé publique. En effet, elle a fait 1,27 million de morts en 2019, dont une bonne partie (59%) due aux agents pathogènes à Gram négatif multirésistants. Aussi, les infections d’origine bactérienne sont la deuxième cause de décès au monde, après les maladies coronariennes, avec 7,7 millions de morts. Soit un tiers des décès déclarés. Par conséquent, elles restent une priorité urgente en matière de santé publique. Mais, peu d’entreprises s’y attaquent. Nosopharm est l’une des rares pharmas en R&D positionnées sur ce problème.

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