Alors que les Etats Unis et la Chine sont déjà très avancés sur le sujet, l’Europe n’a toujours pas lancé son modèle d’IA. Le vieux continent devra encore attendre deux ans pour obtenir son algorithme. C’est en tout cas le vœu du ministre de l’Economie français Bruno Le Maire.
Le lancement, en fin d’année dernière, de ChatGPT par la société américaine OpenAI a propulsé l’usage de l’intelligence artificielle dans notre quotidien. Depuis, on assiste au développement fulgurant de chatbots dans le monde entier. En particulier aux Etats Unis et en Chine.
Un plaidoyer en faveur d’une IA propre à l’UE
L’Europe, elle, n’a toujours pas lancé un modèle d’IA. Elle se contente pour l’instant de légiférer sur cette innovation. Cependant, le Vieux continent pourrait bientôt se lancer dans la course, si on en croit Bruno Le Maire. Lors des Rencontres économiques d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), le samedi 8 juillet, le ministre de l’Economie et des Finances, a laissé entendre que l’Union européenne pourrait mettre au point son propre système d’intelligence artificielle générative sous cinq ans.
Bruxelles a préparé l’IA Act pour 2024
L’actuel patron de Bercy pense que l’intelligence artificielle générative va permettre à l’Europe, pour la première fois depuis plusieurs générations, de retrouver de la productivité et de l’efficacité. Selon lui, l’économie européenne est devenue « un peu languissante » et « tortillarde » comme un TGV auquel il faut donner un coup d’accélérateur. Mais pour cela, il importe de légiférer afin que cette technologie n’engendre pas des dérives déjà perceptibles. Voilà pourquoi Bruxelles a préparé pour 2024 l’IA Act, un texte ambitieux qui vise à interdire ou au restreindre l’usage des IA génératives. L’objectif final est d’assurer la sécurité des citoyens européens et l’indépendance technologique des 27.
Investir et innover avant de légiférer
En posant des garde-fous en amont, assure Bruno Le Maire, l’Union européenne pourra éviter les erreurs du passé. On se souvient que l’UE avait notamment légiféré a posteriori sur des domaines comme le contrôle des données. Ce qui a permis la création ultérieure du RGPD. Toutefois, en mettant d’abord en place la réglementation, toujours plus contraignante, l’Europe ne risque-t-elle pas de brider l’innovation ? C’est justement ce que craint Bruno Le Maire. Pour éviter cela, le ministre français de l’Economie et des Finances avait plaidé en juin pour l’investissement et l’innovation avant la régulation.
Attention à l’obsolescence rapide de l’IA
Si l’on ne suit pas cet ordre, avertit le ministre de l’Economie et des Finances, l’UE pourrait se mettre sous la dépendance des Chinois et des Américains qui possèdent des IA très avancées grâce à leurs géants technologiques comme Google et Alibaba. Par ailleurs, notons que l’Europe pourrait prendre du retard sur les autres en attendant cinq ans pour lancer son intelligence artificielle. En effet, le développement de l’IA va si vite que les modèles les plus performants actuellement sont déjà menacés d’obsolescence. Meta notamment se prépare à lancer une IA supérieure à ChatGPT, baptisée JEPA.