La directrice générale des laboratoires Boiron, numéro un mondial de l’homéopathie, Anabelle Boiron, a accordé une interview à la Voix du Nord pour défendre l’intérêt médical des traitements homéopathiques et mettre en garde contre un déremboursement par la Sécurité sociale qui pourrait se révéler contre-productif.

Même si un Français sur deux a recours à l’homéopathie et que plus d’un quart des médecins généralistes du pays prescrivent ces traitements complémentaires pour soigner certaines affections, l’homéopathie demeure au cœur d’un vaste débat entre partisans et opposants à cette médecine douce.

En début d’année, 124 médecins ont signé une pétition pour réclamer le déremboursement des traitements homéopathiques. Quelques mois plus tard, la patronne des laboratoires Boiron a choisi de leur répondre à l’occasion d’une interview dans la Voix du Nord. Et d’insister sur l’efficacité démontrée de l’homéopathie, mais aussi sur les effets pervers qu’aurait un déremboursement sur les caisses de la Sécurité sociale.

Une étude, commandée par Boiron et réalisée par le cabinet indépendant LASER, baptisée EPI 3 et effectuée avec plus de 800 médecins et sur plus de 8’000 patients, démontre selon elle tout l’intérêt thérapeutique de l’homéopathie pour faire baisser la consommation de médicaments conventionnels.

Selon les résultats de l’étude, la prise d’un traitement homéopathique en parallèle de médicaments traditionnels permet de faire baisser la consommation de ces derniers de 57% pour les antibiotiques dans des infections ORL, de 46% pour les anti-inflammatoires non stéroïdiens pour des douleurs musculo-squelettiques, et de 71% pour les anti-dépresseurs pour gérer les troubles du sommeil, de l’anxiété et de la dépression.

A la lecture de ces résultats, Annabelle Boiron estime que le déremboursement des traitements homéopathiques aurait un coût de 400 millions d’euros pour la Sécurité sociale en raison de la surconsommation de médicaments conventionnels que cela induirait. Un coût important que la directrice générale de Boiron met en parallèle avec la faible part de l’homéopathie (0,29%) dans le coût total des remboursements de médicaments.

Pour elle, « le risque est de priver de nombreux Français de cette médecine complémentaire, 35  % moins chère pour le patient suivi par un médecin homéopathe ». Sans que cela fasse une différence positive pour les caisses de la Sécurité sociale.

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