Invitée de la Matinale de Radio Classique, Jeanne Pollès, la patronne de Philip Morris France, a décrit le « virage stratégique » entrepris par le leader mondial de l’industrie du tabac pour faire évoluer son métier et devenir acteur d’un « monde sans fumée » avec la fin annoncée de la cigarette. Une prise de parole rare dans un secteur généralement très secret. Et qui n’est pas sans soulever de nombreuses questions…

Les industriels du tabac vont-ils se transformer en promoteurs d’alternatives à la cigarette moins nocives pour la santé ? C’est en tout cas le pari que semble prendre Philip Morris International (PMI), dont la patronne française, Jeanne Pollès, a indiqué la semaine dernière sur les ondes de Radio Classique, vouloir « créer un monde sans fumée, donc sans cigarette » et promouvoir des alternatives à la cigarette.

« Des solutions existent à la problématique de la cigarette », a poursuivi Mme Pollès en insistant en particulier sur l’appareil de tabac à chauffer iQOS, développé par PMI, et qui permet de dégager des vapeurs de nicotine sans combustion du tabac, diminuant ainsi, selon le fabricant, grandement les risques pour la santé (plus de 90% de nocivité en moins que la cigarette, mais avec la présence de nicotine, comme dans les e-cigarettes classiques).

Au cours des dix dernières années, PMI a investi plus de 4,5 milliards de dollars pour le développement des alternatives à la cigarette, a précisé Jeanne Pollès, qui évoque « un virage stratégique » des industriels du tabac, qui souhaiteraient désormais favoriser la disparition de la cigarette en développant et commercialisant des produits de substitution, moins nocifs, mais efficaces et satisfaisants pour les fumeurs.

Selon la patronne de PMI France, les alternatives à la cigarette (comme le tabac à chauffer ou la cigarette électronique) « sont des produits qui s’adressent aux fumeurs qui continuent, continueront de fumer malgré la règlementation, malgré les niveaux de prix », qui visent à apporter de l’aide aux 12 millions de fumeurs français qui ne peuvent pas ou ne veulent pas arrêter de fumer.

Et Jeanne Pollès de conclure en rappelant que selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), il y aura plus d’un milliard cent millions de fumeurs à travers le monde en 2025. Selon elle, la responsabilité de l’ensemble des acteurs de la lutte contre la cigarette, est d’aborder une approche pragmatique pour accompagner les fumeurs vers des pratiques moins nocives pour leur santé. Reste à les convaincre que l’industrie du tabac pourrait prendre sa part dans cette nouvelle approche…

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