Le 20 mars dernier, Doctolib annonçait une importante levée de fonds de 150 millions d’euros. Une réussite française loin d’être la seule sur le Web : plusieurs entreprises hexagonales spécialisées dans le numérique concurrencent désormais leurs rivales américaines, comme le créateur de sites Internet Hubside, le logiciel ReciTal ou le moteur de recherche Qwant.

Les licornes tricolores en bonne santé 

Créée en 2013 par 4 jeunes Français, la plateforme de prise de rendez-vous médicaux en ligne Doctolib est aujourd’hui valorisée à plus d’un milliard de dollars. Si la prise de rendez-vous est gratuite pour les patients, Doctolib tire l’essentiel de ses revenus des 75 000 des praticiens qui payent chaque mois 109 € pour être présents sur le site.

Avec une levée de fonds spectaculaire de 150 millions d’euros le mois dernier, la start-up française qui emploie actuellement 800 personnes compte doubler ses effectifs d’ici à trois ans ; et ce après avoir racheté son principal concurrent MonDocteur en juillet dernier.

Une stratégie à la hauteur de ses ambitions : dès 2016, Doctolib part à la conquête de l’Europe avec un lancement stratégique en Allemagne — qui se situe dans le top 5 des pays consultant le plus de médecins au monde (un Allemand consulte en moyenne 10 fois par an, contre 6,1 fois pour un Français) — et espère prochainement s’implanter dans d’autres pays européens.

Doctolib a donc intégré le club très fermé des licornes françaises : il s’agit de start-up non cotées en bourse et qui affichent une valorisation supérieure à un milliard de dollars.

Un club auquel appartiennent OVH (spécialisé dans les services de cloud computing), BlaBlaCar (le célèbre service de covoiturage), Deezer (la non moins célèbre plateforme de musique en streaming) et Veepee (le nouveau nom du site d’e-commerce Vente privée).

Hubside, ReciTal : Il n’y a pas que la taille qui compte

Sur le Web, il n’est pas nécessaire d’être gros pour avoir de l’appétit, surtout lorsqu’on a le potentiel d’un futur grand.

On peut par exemple citer Hubside, un nouveau venu dont le siège social est situé dans la Drôme et qui entend concurrencer WordPress — distribué par l’entreprise américaine Automattic et utilisé par 30 % des sites Web à travers le monde — sur le terrain de la création et de la personnalisation de sites Internet à destination du grand public.

La stratégie d’Hubside est simple : permettre de créer facilement un site en quelques minutes à travers 4 formules, dont une gratuite. Celles-ci donnent accès à la gestion du site, aux normes de sécurité SSL, à l’absence totale de publicité et au support téléphonique (basé en France).

Les trois formules payantes (à 3,99, 5,99 et 15,99 euros par mois) donnent accès à une plus grande capacité de stockage sur le cloud d’Hubisde et à une banque d’images, ainsi qu’à une assistance téléphonique 24 h/24, 7 j/7 et à une licence Norton Security 3.0.

ReciTAL a quant à elle été créée en avril 2017 dans le but d’endiguer la submersion par les mails de trop nombreux employés : grâce à une collaboration avec des spécialistes en intelligence artificielle ainsi qu’avec des experts du Big Data, ReciTAL aide les structures telles que les banques ou les compagnies d’assurance à traiter les courriers électroniques qu’elles reçoivent au quotidien.

C’est pour l’instant l’américain IBM Watson qui est leader du marché, mais la start-up française entend changer la donne. Pour ce faire, ReciTAL propose deux outils : Quieto (qui se charge du traitement automatique des e-mails de la réception à l’envoi) et Genius (qui réalise de l’extraction d’informations dans différents documents sur demande de l’employé).

Elle souhaite également étendre ses activités vers la compréhension de texte, un domaine négligé par IBM. Après une année d’activité, ReciTAL affichait un chiffre d’affaires de 600 000 euros et envisage de réaliser une levée de fonds pour se développer à l’international une fois sa position en France renforcée.

Les entreprises françaises réalisent également des tirs groupés : une trentaine de start-up et de laboratoires de recherche de l’Hexagone ont ainsi noué une alliance baptisée « Le Voice Lab ». Celle-ci a pour objectif de faire émerger une offre alternative aux géants technologiques américains et chinois en matière d’applications vocales.

Parmi les instigateurs de cette ambitieuse offensive se trouvent Qwant (le moteur de recherche francophone), Snips (le créateur d’assistants vocaux qui veut « tuer Alexa » d’Amazon), Kwalys (fournisseur de chatbots et de callbots), CandyVoice (qui œuvre dans le traitement numérique de la voix), Linagora (éditeur de logiciels libres) ou encore le Hub France IA.

Avec des entreprises jeunes, dynamiques et ambitieuses opérants dans des domaines variés, la « start-up nation » France a de beaux jours devant elle.

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