Présenté par beaucoup comme le candidat idéal pour la transition énergétique, l’hydrogène (vert) fait actuellement l’objet de critiques des organisations de défense de l’environnement. On reproche à ce gaz de gaspiller la ressource en eau et en électricité pour sa production. Une critique qui propulse au-devant de la scène, l’hydrogène naturel.

En seulement quelques mois, l’hydrogène semble être devenu une solution exceptionnelle pour la transition énergétique. Les acteurs du secteur de l’énergie multiplient les projets, notamment dans la mobilité. On conçoit des voitures à hydrogène, des avions à hydrogène ou encore des bateaux à hydrogène. Cet intérêt subit des industriels est apparu après les annonces des gouvernements, l’année dernière. Par exemple, l’Allemagne a promis 9 milliards d’euros pour devenir numéro Un de cette filière, tandis que la France prévoyait 7 milliards d’euros pour booster la production. Aujourd’hui, seulement 5% de l’hydrogène fabriqué est vert, contre 95% pour l’hydrogène gris à base d’énergies fossiles (gaz naturel, charbon, etc.). Cette faible production est due à des rendements inférieurs et un coût deux à quatre fois plus élevé.

L’hydrogène vert énergivore

Déjà confronté à ces handicaps, l’hydrogène vert doit aussi faire face aux critiques d’organisations de protection de l’environnement. Elles pointent du doigt le gaspillage des ressources pour la fabrication de cette ressource. En effet, l’hydrogène vert est produit par électrolyse de l’eau à partir d’une électricité issue de sources renouvelables (solaire, éolien, etc.). Ce qui nécessite l’utilisation de grandes quantités d’eau et une consommation importante d’électricité. Par ailleurs, quand cette électricité est solaire, elle implique la mise à disposition de grands espaces naturels afin d’installer des panneaux solaires.

Tous ces obstacles ne sont pas de nature à permettre une grande production en France. L’on devrait donc se tourner vers l’étranger. Soit pour tisser des partenariats avec des pays afin de produire sur place, soit pour importer directement l’hydrogène avec des compagnies. Et la destination privilégiée serait le Sahel (Afrique) où les conditions sont réunies : de grands espaces désertiques et un taux d’ensoleillement idéal.

De l’hydrogène naturel au Mali

Par ailleurs, la France pourra importer de l’hydrogène naturel, une ressource totalement vertueuse car abondante, renouvelable, propre et surtout moins chère. Au Mali, l’un des dix pays qui abritent les plus grands réservoirs du monde, la compagnie Hydroma transforme l’hydrogène naturel en électricité depuis 2012. Après huit années d’exploitation, elle a récemment annoncé une production à grande échelle. Son PDG Aliou Diallo a annoncé la construction prochaine d’un pipeline de 4700 kilomètres pour approvisionner l’Afrique de l’Ouest et l’Europe.

Selon lui, le bassin ouest-africain contient tellement d’hydrogène que la région pourrait produire de l’électricité et des produits dérivés comme l’engrais, l’utiliser dans la mobilité légère et lourde, ainsi que dans l’industrie. « Mais nous ne consommerons que 5% à 10% de notre production. Donc le reste que faut-il faire avec ? Si on veut avoir des sources de devises, il faut aller vers l’exportation. Il faut alors trouver la meilleure voie d’exportation, celle qui s’adapte le mieux à l’hydrogène vert et à l’hydrogène naturel », a-t-il suggéré.

 

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