Le déploiement de la dernière génération des services cellulaires est au centre d’un bras de fer, outre-Atlantique, entre les géants des télécoms et l’aviation.

Pas d’installation de la 5G à proximité des aéroports ce mercredi encore aux États-Unis. Pour la troisième fois en moins de deux mois, l’expansion de cette nouvelle technologie sans fil a été retardée. Et personne n’est aujourd’hui en mesure de dire pour combien temps cela va durer. En cause, un quiproquo né des conséquences alléguées à ce service censé révolutionner l’usage d’internet et ainsi contribuer au rendement de l’industrie économique dans son ensemble.

Au cœur de cette situation qui tend à tourner à un bras de fer, deux acteurs. D’un côté les géants des télécommunications représentés par Verizon et AT&T, et de l’autre les responsables de l’aviation. En l’occurrence les compagnies aériennes. Ces dernières, inquiètes des potentielles interférences des antennes 5G avec les équipements de sécurité utilisés dans l’aéronautique, s’opposent à leurs installations près des aéroports.

Des craintes

Concrètement, les compagnies aériennes craignent que la nouvelle technologie ne participe au brouillage des radioaltimètres, du nom de ces appareils chargés de déterminer l’altitude des avions. Elles évoquent pour soutenir leur position, le rapprochement trop important des fréquences en bande C utilisées par la 5G avec les ondes déployées par ces radars d’importance pour le pilote en cas de mauvaises conditions météorologiques entre autres. Cela pourrait selon les acteurs de l’aviation, dérouter les avions de leur trajectoire par exemple.

Afin de prévenir une telle situation, la FAA, régulateur de l’aviation et les compagnies aériennes ont donc intensifié leurs inquiétudes ces dernières semaines, allant jusqu’à parler de potentiel chaos en cas de déploiement de ces antennes 5G, dans une lettre adressée lundi 17 janvier au Secrétaire d’État aux Transports, Pete Buttigieg. Une initiative qui succède à bien d’autres entreprises par le passé.

Impasse

Reste qu’aucune preuve scientifique tangible ne permet aujourd’hui d’affirmer avec certitude une possible interférence des antennes relais avec les altimètres notamment. D’abord parce que la 5G reste une technologie dont on sait encore peu de choses, mais surtout parce que de nombreux tests en conditions réelles effectués jusqu’ici en Europe entre autres ne corroborent guère cette thèse. Comme en témoigne le patron de l’Agence nationale des fréquences (AFR) auprès de BFMTV.

De quoi rendre furieux Verizon et AT&T, las de reporter sans cesse un déploiement pour lequel des milliards de dollars ont été investis. La balle est désormais dans le camp de la FAA accusée de n’avoir pas su anticiper la situation.

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